Renault, Stellantis, Toyota France ou l’américain Tesla sont bien positionnés sur les services à la mobilité et la télématique embarquée. Est-ce une concurrence frontale pour les assureurs ?

Yann Arnaud : Les constructeurs sont lucides sur le fait qu’ils ne pourront plus gagner de l’argent avec de la carrosserie et qu’ils ont besoin de relais de croissance. Vendre un véhicule n’est plus suffisant. Ils proposent donc via leurs captives financières des financements et des contrats de maintenance pour l’après-vente. Ils savent que c’est autour du véhicule qu’ils pourront faire de bonnes propositions de valeur. L’activité de l’assurance mobilise des capitaux, il faut garantir des risques futurs. Cela oblige à mobiliser des fonds propres de manière importante. C’est toute la solvabilité qui nous est demandée avec la directive solvabilité II. Pour un industriel (constructeur) qui doit investir dans la transition énergétique et se préparer à la distribution de ses véhicules, il serait idiot qu’il mobilise des fonds qui seraient plus rentables s’ils étaient investis dans la R&D et la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). À l’évidence, les défis des constructeurs sont majeurs. Ils n’ont pas intérêt à investir des capitaux dans l’assurance.

Hervé Massié : La marge additionnelle des constructeurs porte sur les services annexes qui sont de trois types : la location avec option d’achat (LOA), la location de longue durée (LLD) et l’assurance automobile. Si vous achetez un véhicule Renault et que vous êtes assuré à la Macif, il y a peu de probabilité que l’assurance proposée par Renault soit concurrentielle. On peut avoir un écart de prix de 15 à 20 %. Qu’est-ce...