La Chambre arbitrale maritime de Paris, créée en 1966 à l’initiative de professionnels du monde maritime, armateurs, affréteurs ou assureurs, tient son rôle d’alternative à l’arbitrage anglo-saxon.
C’est à deux pas de l’Opéra, derrière la discrète entrée du 16, rue Danou, que se règlent chaque année des dizaines de litiges maritimes nationaux mais aussi internationaux. S’il n’est pas concevable de rivaliser avec la Place de Londres, qui concentre plus de 80 % des arbitrages maritimes dans le monde, Paris défend honorablement sa quatrième place avec 30 à 40 affaires traitées par an, sachant que Singapour, place montante, est en deuxième position et que Hong-Kong est sur la troisième marche du podium. « Ce qui est notable, c’est que 60 à 70 % des litiges réglés à Paris ont une dimension internationale, surtout avec des pays du continent africain, remarque Philippe Delebecque, président de la Chambre arbitrale maritime de Paris (CAMP), qui s’attelle à régulièrement nommer des arbitres étrangers. Nous sommes mobilisés pour faire la promotion de la Chambre mais j’estime qu’on peut difficilement gagner des parts de marché dans les territoires d’influence anglo-saxonne, alors qu’on a encore beaucoup à faire dans les pays qui se réfèrent au droit continental (par opposition au common law). »
La Place de Paris se différencie par la possibilité d’un second degré, qui fonctionne comme un appel. Elle peut compter sur ses tarifs modérés, fixés par barèmes, ainsi que sur la rapidité de traitement sachant que les dossiers sont réglés en moins d’un an. Mais aussi sur la discrétion absolue de l’arbitrage, pour lequel les sentences se livrent portes closes, avant d’être publiées...