La Nouvelle-Calédonie n’en finit pas de soigner les plaies d’une économie mise à terre entre mai et décembre 2024. Alors que les assureurs menacent de se retirer d’un Outre-mer français toujours plus à risques, l’espoir pourrait venir d’une réforme du droit des assurances néo-calédonien qui, jusqu’à maintenant, a davantage fermé le marché qu’il n’a pris en compte les particularismes locaux.
Un milliard d’euros de remboursement sur 2,2 Md€ de dégâts. L’estimation du coût global des émeutes survenues en Nouvelle-Calédonie entre le 13 mai et le 2 décembre 2024 s’avère salée pour les assureurs ! Durant l’été, Allianz déplorait 260 M€ de dommages à rembourser sur l’archipel tandis que Generali annonçait, le 7 octobre 2024, devoir assumer un reste à charge de 50 M€. Cette avalanche de millions en ferait presque oublier que, si l’on fait abstraction des quatorze morts à déplorer, les principales victimes des exactions commises sur la Grande Terre – l’île principale de l’archipel – sont les entreprises. Avec une conséquence sur les pertes assurées, le taux d’assurance des entreprises locales étant très supérieur à celui de la population. Selon une note de France assureurs datée du 2 décembre 2024, sur les 3 470 sinistres déclarés fin novembre, 1 600 concernaient des établissements industriels ou commerciaux, dont 900 ont été totalement détruits. Les experts dépêchés pour évaluer ces dégâts n’ont pas échappé à la violence, certains ayant subi le caillassage de leur véhicule ou le vol de leur matériel informatique pendant leurs expertises. Ils ont, à leur niveau, pu constater que la volonté des émeutiers était bien de détruire le tissu économique de l’île.
Cela se vérifie aujourd’hui dans les chiffres : les dommages aux biens des professionnels constituent la moitié des sinistres déclarés. Ils pèsent pour 96 % dans la charge totale induite par le saccage du territoire....