Quelle est la stratégie d’Axa XL face à la montée en puissance du risque cyber ?

La 12^e édition du Axa Future Risks Report confirme que nous sommes bien dans un monde de polycrises. Dans l’échelle des risques, le changement climatique arrive en première position, l’instabilité géopolitique en deuxième, le risque cyber en troisième, et l’intelligence artificielle et le big data en quatrième, mais ces risques sont interconnectés. Un conflit armé peut être associé à une cyberattaque. D'ailleurs, 47% des entreprises ont constaté au moins une cyberattaque en 2024 en France (selon le livre blanc cybersécurité Axa France et Axa XL, 2025). Le risque cyber est multiforme et évolue rapidement. En 2024, l’Asie-Pacifique est la première zone touchée par les cyberattaques (34%), suivie par l’Amérique du Nord, à égalité avec l’Europe (24%), le Moyen-Orient (10%) et l’Amérique latine (8%).

Quelles typologies de clients ciblez-vous pour décliner votre stratégie de souscription ?

En tant qu’assureur grands risques, nous avons la volonté d’accompagner nos clients en portant leurs risques sur les premières lignes davantage que sur des lignes excess. Concrètement, nous accompagnons les grands clients industriels du CAC 40, qui sont des entreprises plus matures par rapport à l’appréhension du risque cyber, et les entreprises de taille intermédiaire (ETI). L’accompagnement s’effectue en trois phases : la prévention avec une offre de services qui peut être intégrée à la police d’assurance (tests de vulnérabilité, questions liées à la formation, détection de compromissions, évaluation de la résilience des sauvegardes etc.) ; l'accompagnement au moyen de la couverture d’assurance, que nous avons fait évoluer l’an dernier avec un premier avenant proposant une extension de garanties pour les clients qui développaient leur propre application d’intelligence artificielle (IA) afin de couvrir notamment l’empoisonnement des données, les violations associées aux normes réglementaires (l’IA Act par exemple) ou encore la contrefaçon ; et la prise en charge de nos clients en cas de sinistre.

Qu’en est-il de votre offre dédiée au secteur de la construction ?

Nous avons lancé cette année un nouvel avenant dédié à ce secteur. Il traite un grand nombre de données numériques, en particulier pour les modèles de conception 3D, les plates-formes de gestion de projets, l’utilisation de l’IA ou d'objets connectés comme les drones, qui accroissent sa vulnérabilité face aux menaces cyber. Cette nouvelle offre est une extension de garanties qui inclut des volets de couverture adaptés à des risques spécifiques à la construction.

Dans la campagne des renouvellements 2026, les tarifs annoncés pour le risque cyber sont annoncés à la baisse dans la plupart des baromètres des courtiers. Qu’en est-il pour Axa XL ?

Les études de marché montrent que la tendance tarifaire du risque cyber est à la baisse. Mais la réalité par client peut être différente. Tout va dépendre des secteurs d’activité et des typologies de chacun. Même s’il y a des baisses tarifaires, elles peuvent être moins importantes sur les lignes basses que sur les lignes hautes. Les optimisations tarifaires vont aussi dépendre de leur niveau de cybersécurité, de la sinistralité, et de la présence ou non d'une captive de réassurance. On va donc trouver des comptes qui peuvent se renouveler avec une baisse à un chiffre et d’autres à deux chiffres. On ne peut pas généraliser. Le risque cyber est un risque qui évolue rapidement. La data est devenue le nouvel or noir, la vraie richesse des entreprises. Il est indispensable pour elles de protéger au mieux ces données. En lien avec les préoccupations des entreprises, l’assurance cyber évoluera en intégrant des sujets liés à l’IA et aux technologies innovantes.