En 2022, les constructeurs automobiles déploient une kyrielle d’offres de services à la mobilité et de télématique embarquée. Objectif : générer des marges additionnelles à la vente de véhicules et s’adapter à la demande croissante d’une mobilité durable. Dans le panel des services financiers « packagés », l’assurance auto connectée se distingue. Les assureurs doivent-ils redouter la concurrence des constructeurs sur ce segment ? Le partage et la régulation des données souhaitées par la Commission européenne (Data Act) seront-ils positifs pour l’assurance ? Tour d’horizon et décryptage.
Ne plus vendre un véhicule, mais l’usage d’un véhicule et les services associés. Les constructeurs automobiles présents au Mondial de l’automobile – qui a fermé ses portes le 23 octobre à Paris – espèrent bien faire de cette recette l’un des leviers de la croissance future à l’horizon 2030. Changement de paradigme ? Nouveau concept consistant à ajuster le coût de l’assurance automobile à la mobilité des usagers (particuliers et flottes d’entreprises) ? À quand remonte précisément l’engouement des constructeurs en faveur du « Vehicle as a service » ? « Les constructeurs se sont lancés dans les services financiers et l’assurance depuis une vingtaine d’années, observe Hervé Massié, directeur général de Wazari/Active assurances (groupe Meilleurtaux.com). Rien de nouveau sous le soleil en réalité. » Seul bémol, la stratégie des constructeurs est confrontée à un contexte géopolitique mondial sans précédent. La guerre en Ukraine, la Covid-19 et la pénurie de semi-conducteurs affectent considérablement le marché de l’automobile. Moins 11 % en Allemagne, -10,7 % en Espagne, -16,3 % en France et jusqu’à -22,7 % en Italie : partout en Europe, les ventes de nouveaux véhicules sont en berne. « Tous les grands marchés de la région ont enregistré des baisses à deux chiffres », se désolait en juillet l’Acea, le lobby européen des constructeurs automobiles. L’association bruxelloise constate même u...