La France figure parmi les nations européennes les plus boisées. Pourtant, ses forêts, piliers de la biodiversité, subissent de plein fouet les impacts du dérèglement climatique. Malgré ces menaces croissantes, l’assurance forestière reste sous-développée, freinée par une faible souscription et des limites structurelles. Investisseurs, assureurs et pouvoirs publics s’efforcent de combler ce retard pour préserver une richesse nationale en péril.
Avec 27 millions d’hectares, soit un tiers de sa superficie totale, la France se place au quatrième rang des pays européens les plus boisés (1). Les forêts représentent ainsi le deuxième usage majeur des sols, après l’agriculture. Chêne, hêtre, châtaignier, frêne, pin, sapin, épicéa, charme ou encore érable… Pas moins de 190 essences forestières différentes ont été recensées par l’Inventaire forestier national. « En comparaison, l’Allemagne n’en compte que 51 et la Suède 26 », souligne Julie Thomas, ingénieure en recherche et développement en socioéconomie, et responsable du Service d’études humaines et sociales (SEHS) à l’Institut pour le développement forestier (IDF), une entité rattachée au Centre national de la propriété forestière (CNPF). Ces forêts constituent également des refuges de biodiversité. Elles abritent 73 espèces de mammifères, 120 espèces d’oiseaux et 72 % de la flore métropolitaine. « La richesse de la forêt française s’explique par la diversité des climats qui la façonnent : océanique, semi-continental, méditerranéen et montagnard », ajoute Julie Thomas.
Une filière stratégique aux fragilités persistantes
Dotée de nombreux atouts, la forêt française constitue un pilier stratégique de l’économie nationale. Selon France Bois Forêts, la filière forêt-bois génère un chiffre d’affaires annuel de 60 Md€, dont 27 milliards de valeur ajoutée, soit 1,1 % du PIB. Ce secteur regroupe des activités variées : sylviculture, exploitation forestière, industrie du bois, ameublement, construction en bois, papeterie,...