Les défaillances d’entreprises, qu’il s’agisse de liquidations judiciaires ou de redressements, ont atteint un seuil historique en 2024, selon une étude du cabinet Altares, avec 67 830 procédures, menaçant plus de 250 000 emplois au total.
Cette situation s’explique par un « contexte de flou politique et budgétaire, conjugué à une conjoncture économique morose », selon Thierry Millon, directeur des études Altares. La situation est particulièrement difficile pour les PME de plus de 50 salariés et pour les entreprises de taille intermédiaire, avec 553 défaillances en 2024, 30 % de plus qu’en 2023. Le secteur de la construction concentre un gros quart des procédures (27 %) de faillites. L’immobilier reste lourdement affecté (36,5 % de défaillances en plus en 2024), en particulier la promotion immobilière (+266 %). Parmi les secteurs les plus touchés figurent les transporteurs, où les défaillances se multiplient, notamment chez les taxis (+38 %) et dans les transports interurbains (+18 %). Les défaillances d’entreprises s’envolent de 44 % dans l’aide à domicile, 60 % dans les crèches et 113 % dans l’action sociale.
Cette vague de défaillances s’inscrit dans un mouvement de rattrapage du gel des procédures, décidé en raison de la pandémie de Covid-19. « Des moratoires avaient été mis en place pour permettre aux entreprises en difficulté d’étaler leurs dettes sur plusieurs années », insiste Thierry Millon. « Une forme de stabilisation est attendue en 2025, avec un nombre de défaillances estimé à 64 500. Elle pourrait être soutenue par des perspectives économiques modestement plus favorables, notamment une croissance du PIB prévue à +1,1%, ainsi qu’un assouplissement des conditions de crédit par la BCE », conclut de son côté une étude menée par AU Group et EY, sur les défaillances d’entreprises.