(AOF) - AU Group, leader du courtage et du conseil spécialisé dans la gestion des risques de crédit & politiques et dans le financement du BFR et EY, leader du conseil, dévoilent les résultats de leur étude sur les défaillances des entreprises françaises. L’année 2024 marque un tournant inquiétant pour les entreprises françaises, avec plus de 66 000 défaillances enregistrées contre 56 700 en 2023, soit un niveau inédit dans l’histoire. Les défaillances ont augmenté de 17% en France et de +9 % à l'échelle mondiale.
Selon Olivier de la Pontais, directeur grands comptes chez AU Group, plusieurs facteurs expliquent cette dégradation : "Les difficultés à rembourser les aides perçues pendant la crise du Covid ont fragilisé de nombreuses structures. Les entreprises ayant contracté un PGE (prêt garanti par l'État) durant cette période peinent aujourd'hui à rembourser leurs échéances, d'abord parce que l'aide a été octroyée très largement, y compris à des entreprises déjà très éprouvées, et ensuite parce que ces prêts se confrontent à une conjoncture tendue après deux années très porteuses."
"Mais ce n'est pas leur seule difficulté. À cela vient également s'ajouter l'envolée des coûts énergétiques, exacerbée par la fin du bouclier tarifaire qui pèse lourdement sur les charges des entreprises. Par ailleurs, le risque politique à l'international lié à de nombreux conflits en Afrique, en Europe de l'Est et au Moyen-Orient, ainsi que l'augmentation des droits de douane par les USA affectent également les entreprises soit directement à l'export, soit indirectement via le coût de l'énergie ou la rupture des chaînes d'approvisionnement. Tout cela dégrade le moral des entrepreneurs, et donc leur capacité à se projeter", précise t-il.
"Certains secteurs d'activité sont plus touchés que d'autres. Le BTP, l'immobilier et la distribution concentrent à eux seuls près de la moitié des défaillances. L'hôtellerie-restauration, le commerce automobile, ainsi que le transport, affichent également des niveaux de défaillances supérieurs aux moyennes historiques", ajoute Guillaume Cornu, associé EY, responsable de l'activité Restructuring.