Les assureurs maritimes subissent la fragmentation du commerce international liée aux tensions géopolitiques. Le marché enregistre toutefois une hausse de 6,2 % du volume de primes mondiales en 2023. En Europe, Zurich France est de retour sur la branche avec de fortes ambitions pour le marché français.
La photographie n’a rien d’une image couleur sépia. Lors de la dernière conférence annuelle de l’Union internationale de l’assurance maritime (IUMI) à Berlin (16 au 18 septembre), la géopolitique, qui imprime son tempo depuis 2022, était omniprésente. « La géopolitique crée des risques supplémentaires pour les assureurs maritimes en qualité d’assureurs risques de guerre », observe Frédéric Denèfle, président de l'IUMI. On l'a vu par exemple avec les pertes en mer Rouge suite aux attaques des houthis sur les navires marchands (cf. LTA n°300, pp. 46-50). Ainsi, le commerce international ne correspond plus à la scène naturelle sur laquelle évoluaient jusque-là les assureurs maritimes. Place à la fragmentation en marchés régionaux qui s’isolent chaque jour un peu plus les uns des autres. Une situation sans précédent depuis quarante ans. « Le marché de l’assurance maritime doit prendre en compte des sanctions, des embargos, des impossibilités de travailler avec certains pays comme la Russie. Ces obligations alourdissent les conditions d’exercice de la souscription mais sont incontournables pour une profession réglementée comme la nôtre », ajoute-t-il.
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