Mission impossible ? Cela fait bientôt deux décennies que les pouvoirs publics n’arrivent pas à résoudre le problème du financement de la dépendance. De leur côté, assureurs et mutuelles déploient de longue date un éventail de solutions individuelles complémentaires par capitalisation ou par répartition qui peinent à mutualiser le risque faute d’avoir trouvé leur public.
C’est une histoire qui dure depuis près de vingt ans sans qu’aucun décideur public ne soit encore parvenu à en écrire la fin. En 2007, le défi de la dépendance et la création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale figurait pourtant en bonne place dans le programme de Nicolas Sarkozy, alors candidat à l’élection présidentielle. Élu à la plus haute fonction de l’État, il n’ira pas au bout de ses ambitions. Pas plus que ses successeurs François Hollande et Emmanuel Macron, du moins dans son premier quinquennat pour ce dernier. En 2019, l’ancien directeur de la Sécurité sociale, Dominique Libault, est missionné pour faire un état des lieux de la dépendance et faire des propositions de prise en charge. À l’époque, plusieurs idées fortes se dégagent de son rapport : un financement public, l’abandon d’un régime obligatoire d’assurance dépendance, l’accompagnement de l’offre facultative existante et le développement d’outils de mobilisation des patrimoines. « Dans le cadre de la consultation citoyenne en ligne, le fait d’encourager un financement privé de la dépendance est apparu comme une proposition repoussoir », écrivait alors le rapport Libault. Ce n’est pourtant pas faute d’un front commun des assureurs : dans les groupes de travail, France assureurs et La Mutualité française tentent de pousser des solutions conjointes. Sans succès. Beaucoup pensent à l’époque que l’argent public suffira. U...