Avec des contrats commercialisés depuis trois décennies, les assureurs disposent du recul historique sur le risque dépendance. Mais ce dernier, en constante évolution notamment du fait du risque de longévité, continue de faire tourner les modèles et de stimuler la créativité des réassureurs.
Le risque dépendance n’est pas nouveau pour les assureurs. Après avoir lancé les premiers contrats dans les années 1980, les assureurs disposent aujourd’hui d’un recul et d’un savoir-faire propres à faire du marché français une référence européenne, voire mondiale, en matière de dépendance. « Ce qui a fortement changé, ce sont les causes d’entrée en dépendance et l’espérance de vie en situation de dépendance », énonce ainsi Philippe Dabat, membre du comité de direction groupe d’AG2R La Mondiale en charge de la santé prévoyance. À l’époque de la sortie du contrat Safir d’AG2R prévoyance en 1985, l’entrée en dépendance intervenait entre 75 et 80 ans et l’espérance de vie d’une personne dépendante oscillait entre dix-huit et vingt-quatre mois. « C’est aujourd’hui complètement différent. Les personnes entrent désormais en dépendance entre 80 et 85 ans et leur espérance de vie approche les quatre ans », constate Philippe Dabat en évoquant le développement des maladies neurodégénératives. « C’est ce qui explique que la durée de vie en dépendance est aujourd’hui plus longue. Ce sont des maladies lourdes et invalidantes, de types Parkinson ou Alzheimer, mais avec lesquelles les personnes peuvent continuer de vivre pendant de nombreuses années. C’est un sujet particulièrement important », poursuit-il.
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