La secousse de la pandémie de Covid-19 se ressent toujours dans le secteur. Et si la dynamique et les fondamentaux de l’industrie cinématographique sont de nouveau là, les opérateurs de son assurance ne crient pas encore victoire.
L’assurance du cinéma revient de loin, mais n’est pas encore totalement sauvée. En tout cas, si l’on en croit Margaux Bouvattier, chargée de clientèle Media & Entertainment de Marsh France à propos de la réassurance de ce segment de marché : « Il est clair que si une situation comme celle provoquée par la Covid-19 se représente, les réassureurs pourraient se retirer du marché, ce qui conduirait très certainement à la fin de l’assurance du cinéma. » Pour rappel, l’industrie cinématographique a été très durement touchée par l’épidémie, avec un nombre impressionnant de tournages annulés ou reportés. Et pour se rappeler l’ordre de grandeur du choc encaissé par les assureurs, l’exemple du courtier mondial Marsh est instructif selon Laurent Cellot, directeur adjoint affinitaire & risques spéciaux de Marsh France : « En 2020, les sinistres "risques spéciaux" chez Marsh se sont élevés à 15 Md$ dans le monde avec un budget de primes mondiales d’1,5 Md$, c’est-à-dire dix années de primes consommées ou cinquante ans de résultats. Nous n’avions pas envisagé la Covid-19 qui s’est révélée systémique avec l’activité économique quasi à l’arrêt. » Dès lors, le risque systémique, c’est-à-dire un événement particulier dégénérant en une multitude de conséquences aboutissant à l’arrêt de l’activité, est devenu honni chez les acteurs du cinéma (et pas qu’eux).
Les épidémies mais aussi les attentats terroristes, le cyber et les manifestations sont désormais exclus des contrats en « tous risques sauf...