Chiffre d’affaires robuste mais collecte nette en chute libre, l’exercice 2023 est resté marqué par la difficulté qu’ont eu les fonds euros à faire face au rouleau compresseur concurrentiel des livrets A et des comptes à terme. Plusieurs indicateurs témoignent néanmoins de la résistance structurelle du modèle de l’épargne-vie, déjà prêt pour un nouveau cycle de développement.
« On n’a jamais eu autant besoin d’assurance », affirme Florence Lustman. Profitant de la présentation du bilan annuel du marché de l’assurance pour décliner le concept d’une « France assurable » dans les trois grandes dimensions du dommage, de la santé-prévoyance et de l’épargne investissement, la présidente de France assureurs a choisi l’angle de la résistance et de la durabilité pour caractériser le cru 2023 de l’assurance vie.
Tableau composite
Des statistiques diffusées par la fédération professionnelle ressort un tableau composite où les bonnes nouvelles se mêlent aux signaux d’alarme. En braquant prioritairement le projecteur sur une activité soutenue, qui s’est traduite par une collecte nouvelle de 153,3 Md€ en hausse de 5,4 % sur l’année, Florence Lustman souligne qu’avec des cotisations qui franchissent « pour la première fois le seuil des 150 Md€, l’assurance vie démontre sa résilience ». Dix ans auparavant, en 2013, ce chiffre était de 118,8 Md€. Cette progression tient pour beaucoup à la dynamique des supports en unités de compte (UC) : +7,5 % de hausse de collecte en un an. Mais les fonds euros y contribuent également (+4,1 %).

Comptant 19 millions de détenteurs et 40 millions de bénéficiaires pour 55 millions de contrats souscrits (sur une durée moyenne de treize ans), l’assurance vie s’impose comme un produit populaire. « 53 % des agriculteurs et 30 % des ouvriers ont une assurance vie et si l’encours moyen des contrats est de 34 000 €, ce chiffre tombe en dessous de 5 000 € pour...