Les coûts liés aux catastrophes naturelles en France ont été multipliés depuis les années 1980, plaçant l'assurance à un tournant décisif où elle doit à la fois réinventer son modèle économique et préserver sa rentabilité. Julhiet Sterwen explore les solutions envisagées à cette problématique hautement stratégique.
Selon les données du GIEC, la fréquence des catastrophes naturelles a augmenté de 46 % depuis les années 1980. Les événements tels que les inondations, les tempêtes et submersions marines deviennent réguliers. Ils entraînent une forte augmentation de la sinistralité pour les assureurs. Les coûts assurés des événements naturels en France ont même atteint un pic historique de 10 Md€ en 2022, selon les chiffres de France assureurs (1) (incluant les charges liées aux événements dits Cat Nat mais aussi aux TGR : tempête, grêle et neige, et à l'assurance récolte).
L’augmentation de la sinistralité et les exigences croissantes en matière de réglementation posent des défis significatifs aux assureurs et à l’État. En répercussion, le taux de la cotisation Cat Nat passera, au 1er janvier 2025 (2), de 12 à 20 % sur les contrats d’assurance de dommages aux biens d’habitation et professionnels, et de 6 à 9 % sur les garanties vol et incendie des contrats automobiles. Dans ce contexte à forts enjeux, tant pour les particuliers que pour les professionnels, les assureurs pourront-ils concilier la nécessité de rentabilité à court terme avec la mise en place de solutions durables pour faire face aux conséquences du changement climatique ?
Particuliers et professionnels : tous concernés
Selon le sixième rapport du GIEC, la fréquence des catastrophes naturelles a augmenté de 46 % depuis les années 1980 (3). Actuellement, un Français sur quatre serait exposé à un risque climatique, qui varie selon son lieu d’habitation. Les zones côtières sont...