Les assureurs sont aux portes d’un changement de paradigme, où la performance et la création de valeur ne se font plus uniquement sur des critères financiers mais autour d’un nouveau modèle, où divers facteurs doivent être pris en compte.
Depuis le 1er janvier 2020, les assureurs ont l’obligation de proposer dans leurs produits multisupports des unités de compte appartenant à des fonds dits « responsables ». Ainsi, en 2020, près de 91,5 Md€ d’encours* ont été investis sur des contrats multisupports ayant au moins une unité de compte dans l’une des catégories suivantes : label ISR (investissement socialement responsable), label d’État français, Greenfin, créé par le ministère de l’Écologie, de l’énergie et des territoires, pour les produits dédiés à la finance verte, ou encore Finansol, label relatif à la finance solidaire et attribué par l’association Fair.
L’intérêt pour ces sujets a en réalité démarré bien avant cette obligation légale et s’observe depuis la loi Pacte de 2019. La tendance s’est accentuée avec la généralisation de la prise de conscience de l’importance des enjeux climatiques et la volonté des assurés de donner un sens à leur épargne.
L’appétence des Européens, et notamment des Français, pour les produits financiers identifiés comme responsables est en effet clairement affichée. Toutefois, comme pour d’autres types de produits, par exemple dans l’alimentaire ou l’habillement, ce critère n’est ni unique, ni prioritaire. Il est encore très largement surpassé par les sujets de prix ou de rentabilité. Or, les fonds responsables sont souvent rattachés à des projets de long terme, comme des projets d’infrastructure ou de développement de nouveaux modèles, qui se matérialisent dans la durée. Ils ne...