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CSDDD : la RSE à l'offensive 

Publié le 24 septembre 2024 à 9h02

Stéphane Bellanger    Temps de lecture 4 minutes

C'est un virage historique ! La RSE devient obligatoire avec l'adoption de la directive européenne CSDDD. Cette transformation pose des défis de conformité et de «reporting», mais offre également des opportunités stratégiques de création de valeur durable. Sa mise en œuvre soulève toutefois des questions pratiques, notamment en ce qui concerne les coûts de conformité et la responsabilité juridique des entreprises.

Stéphane Bellanger, commissaire aux comptes, analyste financier et maître de conférences associé à l’IAE Paris-Sorbonne

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE), longtemps cantonnée au rang de démarche éthique facultative, opère une mue spectaculaire avec l'adoption de la directive européenne sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité CSDDD (1). Cette législation contraignante impose désormais aux entreprises de prendre des mesures concrètes pour identifier, prévenir et atténuer les impacts négatifs de leurs activités sur les droits humains, sociaux et environnementaux, tout au long de leurs chaînes de valeur globales.

Défis et opportunités

Ce changement de paradigme engendre des défis considérables pour les investisseurs et les gestionnaires financiers. Ils doivent impérativement se conformer aux exigences croissantes en matière de reporting et de conformité liées à la durabilité. Cependant, cette évolution peut également se révéler une opportunité stratégique à saisir. Une intégration efficace des principes de la RSE et des critères de la CSDDD (2) peut constituer un levier puissant de création de valeur durable, renforçant la résilience des entreprises, améliorant leur réputation et ouvrant de nouvelles perspectives de développement durable.

Des zones d'ombre à éclaircir

Si la directive CSDDD affiche des ambitions nobles, sa mise en œuvre (3) soulève de nombreuses questions pratiques. Le risque d'une réduction involontaire des échanges commerciaux avec les pays en développement, en raison de coûts de conformité élevés, est réel. La responsabilité juridique des entreprises et les modalités de contrôle restent floues, menaçant la diversité et la résilience des chaînes d'approvisionnement mondiales.

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