Les incendies de véhicules électriques inquiètent transporteurs maritimes et logisticiens. En cause, les batteries électriques lithium-ion seraient susceptibles de s’auto-combustionner dans des circonstances difficiles à établir. Assureurs et courtiers exhortent les entreprises à conjuguer prévention, formation et bonnes pratiques pendant le transport et l’entreposage.
Le risque incendie est pris très au sérieux mais à ce jour, France assureurs n’a pas encore adopté de position officielle. Seule l’Union internationale de l’assurance maritime (IUMI) a publié un guide des bonnes pratiques (1) pour dresser un état des lieux et faire des préconisations auprès des opérateurs de transport maritime (navires cargo, car carriers, spécialisés en transport de véhicules neufs et d’occasion et navires rouliers RORO (2)). Quel est l’état des connaissances ? Comment les assureurs et les courtiers se positionnent-ils ? « Sur la période 2010 à fin juin 2023, les experts enregistrent vingt fois moins d’incendies de véhicules électriques que d’incendies de véhicules thermiques, explique François Gatineau, président du cabinet conseil Mobileese, spécialisé en mobilité électrique. Ces données issues de travaux australiens se réfèrent à 500 incendies au niveau mondial sur cette période pour un total de 14 millions de véhicules électriques en circulation. Le véhicule électrique est plus sûr qu’un véhicule thermique d’autant que la cause d’un incendie n’est pas forcément liée au véhicule mais à l’infrastructure de recharge. La société EasyFire a démontré que 20 % des incendies sont inhérents aux bornes de recharge ; la prévention doit porter en priorité sur cet aspect. »
État des lieux
Deux sinistres ont fait peser la suspicion sur les batteries électriques sans certitude scientifique. L’incendie puis le naufrage du Felicity Ace en 2022 au large des Açores et le Fremantle Highway...