La hausse des catastrophes naturelles subie ces vingt dernières années n’est pas près de se tarir alors que les périls secondaires pèsent toujours plus dans la sinistralité totale.
Fin septembre et début octobre, l’ouragan Ian a touché la Floride, la Géorgie et la Caroline du Sud (USA), après être passé au-dessus de Cuba, occasionnant des pertes importantes pour les assureurs et réassureurs positionnés sur cette zone. Les premières estimations des pertes assurées après ce cyclone tropical sont de 74 Md$, auxquels s’ajoutent 10 Md$ au titre du National Flood Insurance Program (couverture publique). À titre de comparaison, l’ouragan Michael survenu en 2018 dans les Caraïbes avait causé des pertes assurées d’un peu plus de 9 Md$. « Chez les réassureurs, la sinistralité due aux catastrophes naturelles est de plus en plus élevée et elle est devenue globale », remarque Bertrand Romagné, président de l’Apref (Association des professionnels de la réassurance en France). Alors que l’Europe était relativement épargnée jusque-là, elle est désormais en première ligne en lien avec la recrudescence des périls secondaires ces dernières années (voir encadré ci-dessous).
Les résultats techniques non-vie des quatre principaux réassureurs européens (Munich Re, Swiss Re, Hannover Re et Scor) s’en ressentent. À l’issue du 1er semestre 2022 et pour ces quatre réassureurs, Moody’s indiquait un bénéfice net cumulé de 2 Md$, en baisse de 47 %, par rapport à la même période de 2021, où il se chiffrait à 3,78 Md$. « La France n’échappe pas à la recrudescence des événements climatiques, note Bertrand Romagné. Les tempêtes Eunice et Franklin qui ont frappé le territoire en février,...