Si le changement climatique est le plus grand défi pour la réassurance à long terme, les turbulences macroéconomiques pèsent sur le marché qui connaît un nouveau durcissement tarifaire, à l’heure où les capacités diminuent et la demande augmente.
Si S&P Global Ratings a maintenu des perspectives négatives sur le secteur en septembre à cause des pressions subies sur la rentabilité des réassureurs, Marc-Philippe Juilliard, directeur assurance de l’agence de notation, relève que « le niveau de solvabilité de l’ensemble du secteur demeure solide. La hausse des taux d’intérêt accroît le rendement des portefeuilles d’investissements et l’augmentation des tarifs a un effet positif sur les acteurs de la réassurance ». Bertrand Romagné, président de l’Association des professionnels de la réassurance en France (Apref), perçoit la réassurance mondiale comme une « industrie bien capitalisée et résiliente » mais qui fait face « à des ratios combinés défavorables depuis cinq ans ». Selon l’Apref, la hausse moyenne des prix de la réassurance mondiale a été comprise entre 5 % et 20 % lors des renouvellements de janvier dernier. Des augmentations à deux chiffres ont notamment été observées dans les régions qui avaient été touchées par des événements climatiques catastrophiques, aux États-Unis et en Europe, les hausses s’alignant plutôt autour de + 5 % pour les autres risques.
Exercice sinistré
2022 se révèle un exercice adverse pour la rentabilité des réassureurs, en particulier européens. À partir des résultats obtenus à l’issue du premier semestre, Moody’s différenciait les réassureurs bermudiens et américains dont les ratios combinés étaient compris entre 78 % et 92 % et les plus grands réassureurs européens qui enregistraient en moyenne un ratio...