L’assurance spatiale s’est confrontée à un exercice 2023 délicat. Deux sinistres majeurs ont confirmé la forte volatilité de cette niche et ont rogné les marges bénéficiaires de ces dernières années. Comment réagit le marché, si particulier, après ces mauvais résultats et quelles sont les tendances à l’œuvre ?
Inutile de préciser le concept de roulette russe. C’est néanmoins le jeu très risqué et aux conséquences radicales qui secoue le marché de l’assurance spatiale. Déjà, des poids lourds historiques comme AIG, Allianz, Swiss Re et, plus récemment Brit, ont jeté l’éponge en décidant de cesser de garantir le risque spatial. Et 2023 a le profil d’un exercice déficitaire comme jamais auparavant. Du simple au double pratiquement ! 500 à 600 M$ de primes perçues par les assureurs tandis qu’environ un milliard de dollars garantiront la sinistralité récurrente mais aussi les deux sinistres majeurs de l’année, selon les chiffres concordants des experts interviewés. Un satellite Viasat dont l’antenne déployable n’a pas fonctionné et dont la valeur assurée s’établit à plus de 400 M$. Et un satellite Inmarsat, à la technologie pourtant éprouvée, qui n’a pas été capable de se placer en orbite, pour une valeur assurée de 300 M$. Si l’on ajoute les sinistres plus « classiques », comme ceux d’Arcturus et Azersky/Spot-7, le total du milliard de dollars d’indemnisation est atteint.
Grande volatilité
Il suffit donc d’un ou deux gros sinistres dans l’année pour renverser la tendance de ce marché de niche. Cette volatilité inquiète certains et incite d’autres à cesser leur activité spatiale. Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS) a ainsi décidé de cesser la souscription des risques spatiaux en septembre 2022 et son portefeuille d’activités spatiales a été mis en run-off. Un porte-parole de l’assureur commente cet...