Le marché de la prévoyance a affiché en 2023 une hausse tant des cotisations que des prestations, après le pic historique de sinistralité de 2020. Si les résultats 2023 sont globalement positifs, les opérateurs restent confrontés à des défis majeurs, notamment la rentabilité de leur activité en collectives, leur provisionnement, et l’évaluation des dispositifs de prévention, dans un contexte économique et social mouvant.
En juillet dernier, France assureurs publiait les chiffres du marché de la prévoyance pour 2023. La branche a collecté 38,2 Md€ de cotisations au titre de l’année écoulée , dont 20,1 Md€ pour les garanties d’incapacité, invalidité, dépendance et décès accidentel et 18,1 Md€ de cotisations pour le décès toutes causes. Les contrats emprunteurs pèsent 10,6 Md€ du total.
Les collectives à la relance
Si la moyenne de progression des cotisations constatées durant les dix dernières années avoisine les 3,5 %, le marché enregistre en 2023 une progression de 6,2 %, portant la collecte bien au-delà des 35,8 Md€ de 2022. Les contrats collectifs représentent 57 % des cotisations selon la fédération. Alors que les cotisations de l’individuel ont augmenté de 4 %, les cotisations de la collective ont progressé de 7,5 % avec une part de 52 % pour les assureurs, 31 % pour les institutions de prévoyance (IP) et 17 % pour les mutuelles du Code de la mutualité. Les assureurs, quant à eux, ont vu leurs cotisations prévoyance croître de 5,3 % pour totaliser 27,9 Md€, contre 3,6 % l’année précédente. « La prévoyance collective est un marché mature, et les parts se gagnent principalement à la concurrence plutôt qu’en développant de nouveaux segments. La plupart des entreprises étant déjà équipées, les nouvelles opportunités de marché sont désormais marginales. Ainsi, la croissance se concentre davantage sur la conquête de régimes déjà existants, ce qui maintient un haut niveau de concurrence », avance Emmanuel Gineste, directeur de mission chez Actélior.