Avec l’affaire Orpea, un pavé a été jeté dans la mare de la silver economy. Au-delà de la réputation des entreprises incriminées, ce sont aussi leurs actionnaires qui ont dû affronter les conséquences du scandale. De quoi réévaluer les stratégies d’investissement des assureurs ?
Avec le livre-enquête Les Fossoyeurs incriminant le groupe d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Orpea, ce sont tout particulièrement les établissements privés lucratifs qui sont visés. Nombre de candidats à la présidentielle ont d’ailleurs réagi en intégrant la suppression pure et simple de ce statut dans leur programme. Au total, la France dénombre 7·500 Ehpad, accueillant 600 000 résidents. 50 % sont des établissements publics ; 30 % sont privés à but non lucratif, gérés par des organismes de l’économie sociale et solidaire comme les mutuelles santé ; et 20 % sont privés à but lucratif, dont font partie les groupes Orpea, Korian et DomusVi. La nationalisation préconisée par certains candidats ne concernerait donc que cette dernière part.
Pourtant, qu’ils soient privés ou non, les Ehpad rencontrent les mêmes dysfonctionnements d’après le rapport de la Cour des comptes publié le mois dernier. Surtout, ils ne remplissent pas leurs engagements contractuels. En théorie, ces établissements doivent proposer trois prestations à leurs résidents : l’hébergement (dont le tarif est librement fixé par les structures hors places éligibles à l’aide sociale), l’accompagnement quotidien, et la prise en charge médicale (tous deux fixés par le président du Conseil départemental). En pratique pourtant, la Cour des comptes dépeint une situation accablante : les établissements présentent de « réels problèmes de qualité de prise en charge », les infrastructures...