Alors que les assureurs tentent d'évincer les experts d'assurés dans la gestion des sinistres de masse, ils reconnaissent leur valeur ajoutée sur les risques d'entreprises. Zoom sur un métier en quête de reconnaissance.
Incendie, dégât des eaux, vol, catastrophe naturelle, perte d'exploitation... Qui n'est pas désemparé après un sinistre, lorsqu'il faut évaluer ses pertes et défendre ses droits face à la compagnie d'assurance ? D'autant plus que l'intensité et la fréquence des sinistres de masse s'accroissent depuis plusieurs années.
La FFSA a recensé, en 2011, 14 millions de sinistres, soit 40 000 par jour, dont 9 millions pour le secteur de l'automobile, 4 millions en habitation et plus d'1 million en matière de dommages aux biens professionnels et agricoles. Hormis l'assurance automobile, le montant des indemnités versées chaque année aux particuliers, aux collectivités et aux entreprises est de l'ordre de 10 Md€. «Il est toutefois important de souligner que la quasi-totalité de ces sinistres est réglée de façon amiable, soit de gré à gré par accord entre l'assuré et l'assureur, soit à la suite d'une expertise contradictoire entre l'expert de la compagnie et celui de l'assuré», signale Yann de Mareuil, président du conseil d'administration de Cunningham Lindsey et président de la FSE (Fédération des sociétés d'expertise).
En effet, dans la grande majorité des cas, l'expert nommé par la compagnie exerce un rôle essentiel dans le règlement des sinistres : il identifie les biens touchés, l'origine du sinistre, évalue le dommage, préconise les modalités de remise en état et propose une indemnisation au vu des garanties du contrat. Mais, si l'assuré le désire, il peut faire appel à un expert autre que celui désigné par l'assureur, qui procédera à une expertise amiable contradictoire avec l'expert de la compagnie.