Après des années d’expansion et l’arrivée de nouveaux preneurs de risques, le marché de l’art est frappé par les turpitudes du monde. Augmentation des niveaux de risque, frilosité de la réassurance, ou exigences environnementales obligent les acteurs du secteur à se repositionner.
La reprise a été vertigineuse. Après la mise sous cloche du monde de l’art pendant les deux ans de crise sanitaire, salons, expositions et autres ventes prestigieuses ont repris avec une vigueur inégalée malgré les promesses d’un « monde d’après » différent. Mais depuis quelques mois, l’accélération du changement climatique, l’augmentation de la violence sociale et le bouleversement de l’échiquier géopolitique éclaboussent le monde feutré du marché de l’art. « Ces risques ont toujours été là, mais l’assurance et particulièrement la réassurance ont une nouvelle façon de les regarder », tempère Stéphanie de Montricher, souscriptrice senior Art and Specie chez Liberty Speciality Markets. « Si les risques climatiques ont augmenté ces dernières années, nous n’avons pas constaté à ce jour de gros sinistres en art sur cette question », corrobore Gilles Jacquier, responsable de la branche arts & collections d’Allianz France.
« En revanche, poursuit son collègue Rodolphe Burdy, souscripteur expert, arts & collections, le risque de "vandalisme revendicatif" sur l’art, que ce soit les actes d’éco-vandalisme de l’automne ou les Gilets jaunes auparavant, ont beaucoup augmenté. S’il était assuré sans aucun problème auparavant, ce type de risques est abordé aujourd’hui avec plus de prudence par le marché ». Il existe un domaine dans lequel la frilosité est toujours de mise, celui du risque de guerre. « Le conflit en Ukraine provoque une attention particulière des directions techniques, non...