L’assurance de l’aérien connaît des hausses de taux depuis 2019 grâce auxquelles la branche redresse ses résultats techniques, mais la facture salée des avions occidentaux expropriés par la Russie et les difficultés du transport aérien post-Covid pourraient mettre à mal le fragile équilibre économique de l’assurance aviation.
Pour le marché de l’assurance de l’aérien et ses quatre branches (aviation générale et d’affaires, compagnies aériennes, aéroports, aérospace avec l’industrie de l’aéronautique), l’heure était à la hausse des taux lors des renouvellements de janvier 2021, comme pour ceux de 2020 où les hausses furent les plus fortes. « Après plus de quinze ans, la période 2019-2020 a marqué la fin d’un marché soft pour l’aviation. Quant au spatial, la hausse des taux de 2019 s’est poursuivie en 2021 et 2022. Sur trois branches, la tendance est globalement à la stabilisation, en particulier pour les compagnies aériennes. En revanche, le marché de l’aviation générale est un peu plus dynamique », explique Ludovic Berlioux, responsable de la souscription aviation et spatiale d’Axa XL. Christophe Laramas, directeur aviation de Marsh France, estime que « les crashs du Boeing 737 Max qui ont provoqué deux accidents tragiques en octobre 2018 et mars 2019 ont eu pour conséquence un très fort durcissement du marché en 2019-2020, suivi d’une tendance légèrement baissière en 2020-2021 et d’une stabilisation en 2021-2022 ». Pendant la crise de la Covid-19, les compagnies aériennes ont maintenu leurs achats d’assurance en responsabilité civile ainsi que sur les garanties corps d’aéronefs mais les contrats garantissant les passagers transportés prévoyaient des clauses d’ajustement en fonction de l’activité, et les assureurs ont ...