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L'avis de l'expert - Cyrille Chartier-Kastler - président de Facts & Figures

Publié le 1 mars 2012 à 6h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h42

« En matière d'épargne, les groupes bancaires qui disposent de filiales d'assurance vie ont un intérêt limité à pousser la croissance de la collecte dans leur captive. Dans le cadre de Solvabilité II (avec toutes les réserves concernant tant le calendrier d'application que les critères quantitatifs finalement retenus), le besoin en marge de solvabilité de leur filiale devrait passer de 4 % des encours des fonds en euros à une fourchette de 5 % à 8 %, voire au-delà en fonction de leurs engagements et des caractéristiques de leurs actifs. Parallèlement, avec la réglementation Bâle 3, on ne sait pas comment la participation des banques dans leur captive sera comptabilisée. Celle-ci pèse aujourd'hui des milliards d'euros et la déduire des fonds propres durs de la banque serait très pénalisant. Toutefois, l'hypothèse maximaliste de déduction totale des fonds propres durs de la banque des capitaux injectés dans sa captive semble peu probable. La manœuvre sera délicate : d'un côté, les banques ont intérêt à faire davantage d'épargne bancaire que d'assurance vie pour réduire leur besoin de refinancement, et, d'un autre côté, elles ne peuvent pas siphonner l'assurance vie pour une simple question de gestion d'actif-passif. Si la décollecte ne dépasse pas 2 à 3 % par an, les captives pourront gérer grâce au remboursement d'obligations tombant à échéance et en utilisant leur monétaire. Mais au-delà de 5 à 10 % de décollecte, elles seraient obligées de vendre des actifs potentiellement à perte. Un scénario d'ouverture du capital des captives à des assureurs traditionnels est probable pour les prochaines années. »

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