Initialement, le reste à charge zéro ne devait pas peser sur les comptes des organismes complémentaires. Cependant, l’engouement des Français pour le 100 % santé déséquilibre sérieusement les bilans comptables, poussant à des revalorisations tarifaires.
Tout le monde est sur le pont. Direction technique, service de gestion, juridique, informatique, les organismes d’assurances complémentaires n’ont pas lésiné sur les moyens pour mettre en conformité leur contrat de santé collective et individuelle. « Un énorme chantier pour la réforme qui a eu le plus d’impact sur le secteur depuis quinze ans », reconnaît Corine Benoit, directrice technique et pilotage assurantielle chez Aésio mutuelle. Axa France aura investi une dizaine de millions d’euros dans cette affaire. L’enjeu est de taille pour les mutuelles. « Nous jouons un rôle clé dans la mise en œuvre de cette réforme en tant que principal financeur des paniers de soins, à hauteur de 80 % du prix d’une paire de lunettes de classe A, 70 % du prix d’une prothèses dentaire et 75% du prix d’un appareil auditif de classe 1 », précise Séverine Salgado, directrice générale de La Mutualité française. Pour sa part, la Fédération française de l’assurance (FFA) enregistrait l’année dernière une prise en charge par les sociétés d’assurance à hauteur de 48 % en audiologie, 60 % en dentaire et 68 % en optique.
Un milliard par an pour le 100 % santé
Initialement, « le coût annuel de la réforme a été estimé à un milliard d’euros, dont les trois quarts pour l’assurance maladie et un quart pour les complémentaires », explique Cyrille Isaac-Sibille, rapporteur de la Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la Sécurité sociale (MCESS). Ce chiffrage est fondé sur l’hypothèse retenue par la Caisse nationale...