Même s’il est encore bien difficile en ce début mai de savoir de quoi demain sera fait, les regards des professionnels du marché se tournent résolument vers un horizon post-Covid porteur de nouvelles perspectives. L’avenir du secteur vie reste toutefois suspendu à de nombreuses questions.
Les fonds en euros ont-ils atteint leur point bas ?
Estimé par la FFA à 1,3 % en 2020 (contre 1,5 % en 2019), le taux moyen des fonds en euros peine désormais à franchir la barre des 1 % une fois déduits les prélèvements sociaux de 17,2 %. Évidemment, ce niveau ne fait pas rêver. Mi-mars, s’appuyant sur sa base de données, Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site indépendant Good Value for Money (GVfM), penchait même pour un taux moyen de 1,08 %, « un recul plus marqué que ce que laissait entrevoir les premières annonces de janvier ». Aussi médiocre soit-elle, cette « non-performance » demeure toutefois relative comparée au livret A rémunéré 0,50 % et toujours concurrentielle pour un placement dont le capital est garanti à tout moment et le rendement annuel définitivement acquis (effet cliquet).
Qu’en sera-t-il dans les prochaines années ? Toujours majoritairement investis en emprunts d’Etat et d’entreprises (respectivement 30 % et 36 % des 2 658 Md€ de placements des assureurs fin 2020), les fonds en euros n’ont pas fini de subir les conséquences de la chute historique des taux obligataires qui a fait fondre l’OAT dix ans (indice de référence du secteur) de + 3,1 % en 2010 à -0,3 % en 2020. Les nouvelles primes encaissées étant investies à des taux sensiblement plus faibles que ceux des obligations arrivant à échéance, la rentabilité des portefeuilles où fructifient les cotisations s’érode au fur et à mesure de leur renouvellement. À cet égard, le repli de collecte enregistré par les supports en euros l’an passé (76,2 Md€ contre 104,4 en 2019) est plutôt une bonne chose.