Cela fait vingt ans que vous scannez le réseau des CGP indépendants, considérez-vous que sa place s’est vraiment consolidée sur le marché de l’épargne ?
Les CGP ont fait du chemin, comme en témoignent les montants d’actifs qui leur sont confiés, passés entre 2011 et 2020 de 78,9 à 145 Md€. Au départ, lorsqu’ils sont arrivés sur le marché, ces professionnels avaient peu de légitimité. Mais très vite, forts de leur indépendance et de leur expertise financière, ils ont su se positionner auprès des assureurs vie dans le domaine encore balbutiant des contrats multisupports dont ils sont devenus des promoteurs efficaces. Ils ont su faire valoir auprès de leurs clients une proximité, un suivi, qui ne sont pas de vains mots et dont la crise sanitaire a démontré la réalité et l’efficacité. À l’heure où les UC montent en puissance, cette capacité à travailler la performance de ces supports diversifiés dans la durée leur ménage une longueur d’avance. Cet ancrage est étayé par un haut niveau de formation et une riche palette d’outils et services déployés par leur fournisseurs partenaires pour les aider à optimiser le rapport rendement risque de leurs offres.
Dans l’édition 2021 de votre étude, la retraite est à la fois citée par les CGP comme premier relais de croissance mais apparaît en dernière position dans leur projection d’activité pour les mois à venir. Pourquoi un tel paradoxe ?
Ils ont en effet un problème de positionnement. La retraite relève de la protection sociale. Or, jusqu’à présent, les CGP se sont surtout distingués par leur capacité à générer de la performance. Mais en créant un pont entre les logiques financière et sociale, le PER change la donne et permet aux CGP de s’emparer de cette problématique d’épargne longue dans toute sa dimension patrimoniale et de la promouvoir auprès de leur clientèle, notamment celle des chefs d’entreprise dont ils partagent souvent la culture entrepreneuriale.