La belle éclaircie qui s’est déployée sur le marché de l’épargne-vie durant toute l’année 2021 résistera-t-elle aux conséquences de la déflagration du conflit russo-ukrainien qui, fin février, a pris de court une Europe encore convalescente, à peine remise de la crise sanitaire ?
Il est évidemment un peu tôt pour l’affirmer. Mais au regard des chiffres du bilan 2021 du secteur dévoilés le 30 mars dernier par France assureurs, un constat s’impose : l’assurance vie a de la ressource.
Constance
Forte d’une collecte record de 151,1 Md€ (+29,9 % par rapport à 2020) et d’une collecte nette positive de 23,7 Md€, un niveau inégalé depuis 2010, l’épargne-vie efface l’effet Covid. « Plébiscité pour sa sécurité et sa liquidité, l’assurance vie compte 38 millions de bénéficiaires et demeure aux yeux des Français le couteau suisse patrimonial leur permettant tout à la fois de se protéger des coups durs et de préparer leur avenir ainsi que celui de leurs enfants », se réjouit Florence Lustman, la présidente de France assureurs.
Indémodable, cette pièce maîtresse de la panoplie financière des ménages, détenue en moyenne douze ans par les assurés, n’est pas monolithique pour autant. L’an passé, les supports diversifiés en unités de compte, rémunérés en moyenne 9 %, ont capté 39 % des versements nouveaux. Désormais, « les UC représentent 27 % des stocks d’assurance vie contre 16 % en 2010 », précise Florence Lustman, convaincue des bienfaits d’une « transformation lente qui se confirme dans la durée ».
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Cette dynamique se lit également dans les mouvements de transferts de contrats intracompagnies. Autorisées par la loi Pacte afin de permettre aux épargnants de migrer vers des multisupports plus novateurs sans perdre l’antériorité fiscale de leurs vieux contrats vie, ces opérations ont doublé en nombre (423 000) comme en volume (15,2 Md€ d’encours) en l’espace de douze mois.