Dans un contexte complexifié par la crise, les scénarios échafaudés pour le futur de l'assurance maladie pourraient s'avérer contre-productifs pour les Français.
Clairement, le besoin d’accompagnement des assurés par leur opérateur santé et prévoyance s’est renforcé, notamment à cause des répercussions de la crise liée à la Covid-19, et cette tendance pourrait s'inscrire sur le long terme. La pandémie a été l’accélérateur d’un mouvement qui s’exprimait déjà. Dès 2019, les risques psychosociaux représentaient environ 35 % des arrêts de travail longs pour la prévoyance. Tandis que les dépenses de santé ont été mieux circonscrites les années précédant la crise liée à la Covid-19, il est évident que l’inflation médicale va repartir, ne serait-ce qu’à cause de l’inflation générale. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), l’inflation générale est passée de + 0,5 % en 2020 à + 1,6 % en 2021 et le début de cette année devrait connaître une inflation autour de 3 % en France. Parallèlement, les taux d’intérêt ont commencé à remonter, ce qui a pour conséquence de déprécier les provisionnements des assureurs. D'autant que le prochain président de la République pourrait engager une réforme de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, voire plus. Dans ce cas, les régimes frais de santé et prévoyance s’en trouveraient impactés : « Nous allons vraisemblablement vers un allongement de l’activité jusqu’à 64 ou 65 ans, estime Patricia Pengov, directrice actuariat d’Henner. Immanquablement, une telle évolution aurait des incidences sur la prévoyance et la complémentaire santé, étant donné qu’une population plus âgée a une consommation de soins et de biens médicaux plus élevée et se retrouve plus fréquemment en arrêt de travail. »