En ce début d’année, tous les assureurs ont annoncé le taux de rendement de leur fonds euros pour 2022, le support privilégié des Français (1 370 Md€ d’encours sur 1 856 Md€ au total fin novembre), en hausse. Pourtant, ces effets d’annonce ne pourraient être qu’un coup d’épée dans l’eau. Une inflation à près de 6 % et un CAC 40 en retrait de 9,5 % en 2022 conjuguent leurs effets pour faire de 2023 un moment de vérité pour l’assurance vie.
Après avoir créé la surprise l’an passé avec un rendement en nette hausse, à 2,10 % pour 2021 contre 1,55 % pour 2020 (et une inflation à 2,9 % en janvier 2022), la MACSF maintient son leadership en 2022 et annonce une hausse de 0,4 point, avec un taux à 2,50 % mais dans un contexte inflationniste bien différent. Pas de quoi déstabiliser la mutuelle spécialisée qui a même renforcé sa provision de participation aux bénéfices (PPB) avec 4,42 % fin 2022 contre 4,30 % un an plus tôt. « Cela met en pratique notre discours », souligne Stéphane Dessirier, directeur général du groupe qui dispose d’un encours global de 27 Md€ à fin décembre, dont 22 Md€ pour le fonds euros. MACSF indique avoir pu tirer profit de la remontée des taux grâce à son portefeuille à duration courte. « La situation de krach obligataire en 2022 a offert des opportunités d’investissement. La maturité courte de notre portefeuille obligataire a permis d’être très réactif. Nous avons pu renouveler les investissements sur des obligations à des rendements plus élevés autour de 3 % en moyenne », explique Éric Dubos, directeur financier du groupe.
Dans le sillage des OAT
La remontée des taux est l’opportunité de donner un coup de boost aux fonds euros, actuellement en décollecte. Depuis le début de l’année, la collecte est en retrait de 6,2 Md€ par rapport à celle enregistrée en 2021, selon France assureurs. « La collecte nette du fonds en euros est le nerf de la guerre. Si elle est trop négative, les assureurs devront vendre à perte – les...