De longue date, la réassurance est une source de diversification et d’internationalisation pour les assureurs. Mais cette porosité des métiers fait aussi le jeu des réassureurs qui, notamment grâce au digital, ont trouvé des voies pour se rapprocher du risque et du client final. État des lieux d’une tendance qui s’accélère.
La tendance n’est pas nouvelle. Depuis une dizaine d’années (une vingtaine diront même les plus anciens), les frontières s’estompent entre les métiers de l’assurance et de la réassurance. Du côté des assureurs, c’est une affaire de cycle et de plans stratégiques avec un retour sur une activité qu’ils ont longtemps pratiquée par le passé. Qui se souvient de Le Mans Ré, filiale des MMA, vendue par son actionnaire à XL Capital en 2003 ? Vingt ans après cette opération, Covéa signe un retour tonitruant dans la réassurance en faisant un chèque de 9 Md$ pour le rachat de Partner Re. Lequel, en 2009, avait lui-même racheté Paris Re, un réassureur né de la décision du groupe Axa de se séparer deux ans plus tôt d’Axa Re. La boucle est bouclée avec le retour d’Axa dans la réassurance et la reprise en 2018 du groupe XL. Axa qui, tout comme CNP assurances, reste un réassureur actif du monde mutualiste. Et que dire de Generali France qui, avec Klesia en 2020, ont renforcé leur partenariat stratégique de réassurance en annonçant la création d’une société d’assurance collective commune. Mais à chacun son angle stratégique. Lorsque Covéa boucle la reprise de Partner Re en 2022, c’est l’achèvement d’une longue quête. Après l’échec de la reprise de Scor, dont il était actionnaire, le groupe mutualiste n’a rien lâché de ses envies de diversification et d’international. « Dans les prochaines années, la partition da...