Les capacités carences manquent actuellement sur le marché français et les directs pointent du doigt la frilosité des réassureurs. Qu'en est-il ?
Il serait trop simple que les difficultés actuelles autour de garanties carences soient du seul ressort des réassureurs. Le problème est malheureusement beaucoup plus large et complexe que ça. Ce qui est vrai, en revanche, c'est que le sujet préoccupe tout le marché, y compris sa composante réassurance.
Pourquoi de telles incertitudes vis-à-vis de ce type de garanties ?
Quatre freins empêchent l'industrie de l'assurance d'aller plus en avant sur le sujet actuellement. D'abord la difficulté à calibrer les capacités d'assurance engagées par sinistre et par événement et donc le capital déployé face au risque. Ensuite, l'assurabilité même de ce risque. En quelques polices, un assureur peut se retrouver à couvrir des pans entiers de l'économie dans certains marchés et, sur un même site géographique, garantir des secteurs économiques a priori décorrélés qui seront pourtant touchés ensemble en cas d'événement catastrophique. Un autre frein est lié à la tarification, car dès lors que vous ne maîtrisez pas l'ensemble de la chaîne du risque, il est très difficile de tarifer judicieusement. Enfin, dernier frein, l'accès à l'information, souvent confidentielle. Pour une entreprise, évoquer sa dépendance à tel ou tel fournisseur ou sa vulnérabilité vis-à-vis d'un concurrent relève de la gageure. Même en interne, les risk managers peuvent ne pas connaître un tel niveau de détail.
Quelles sont les conséquences concrètes pour les assurés ?
L'impératif est d'obtenir une information fiable en échange d'une garantie. Dans l'industrie automobile par exemple, il n'est plus suffisant de dire à son assureur que tel ou tel équipementier est critique, mais il faut pouvoir préciser quel produit est concerné, où se situe le site de production du sous-traitant, etc.