Les courtiers en création sont-ils bien accueillis aujourd'hui par les fournisseurs ?
Un courtier qui se lance aura beaucoup de difficultés à intégrer les réseaux des grands assureurs, surtout en dommages. Maintenant, il est rare qu'un entrepreneur s'installe sans un minimum de réseau professionnel. Et en le faisant jouer, les choses deviennent plus faciles. Ce qui est clair depuis une dizaine d'années, c'est que les assureurs associent la rentabilité à la gestion de leurs codes courtage. Sans un minimum d'affaires, les fournisseurs ne s'ennuient plus avec un courtier. Ce mouvement est concomitant à la réduction du nombre d'assureurs et donc de la concurrence entre eux.
Quel rôle jouent les courtiers grossistes ?
Ils sont aujourd'hui incontournables pour les jeunes confrères qui s'installent. Ils n'ont aujourd'hui que les grossistes, et le recours au co-courtage, pour faire leurs premiers pas dans le métier. Mais les grossistes sont sensiblement soumis aux mêmes contraintes réglementaires que les assureurs. Et dans la perspective de Solvabilité II, il est clair que le mouvement de rationalisation des relations fournisseurs-apporteurs va s'accélérer. C'est un changement majeur pour la profession qui devra s'adapter comme elle l'a déjà fait avec ses clients à la suite de la directive sur l'intermédiation en assurance (DIA).
Quelles seront les conséquences de cette rationalisation ?
Les protocoles courtage, aujourd'hui apanage des principaux opérateurs, vont se généraliser. Tous ceux déjà en place vont être remplacés par des moutures compatibles avec le nouveau cadre réglementaire. A l'instar de ce qui se passe dans l'industrie où, depuis de nombreuses années, le contrôle des sous-traitants est draconien, la relation entre assureurs et courtiers sera plus formelle. Inévitablement, cela touchera aussi notre liberté de choix et d'indépendance.