Avez-vous recours au marché du Lloyd's et passez-vous par le biais d'un coverholder ?
En tant que risk manager, je place en effet une partie des risques de mon groupe, dommages et terrorisme notamment, sur le marché du Lloyd's. Le passage obligé pour ce type de placement grands risques est le Lloyd's broker. Tous les grands cabinets du marché français ont soit ce statut de courtier agréé Lloyd's, soit un correspondant Lloyd's broker. Les coverholders, ou souscripteurs agréés par le Lloyd's pour la France, sont là pour souscrire des affaires qui, sans eux, n'iraient pas se placer à Londres. En général, ce ne sont pas des grands risques.
Quels sont les avantages et les inconvénients du Lloyd's ?
Au Lloyd's, les capacités et les souscripteurs spécialisés sont très nombreux sur des risques parfois difficiles à placer sur notre marché domestique. Les couvertures terrorisme, aviation, fraude ou celle des transports de fonds sont difficiles à obtenir ici, et beaucoup plus accessibles auprès des souscripteurs du Lloyd's. Toutefois, il faut être vigilant parce que le droit anglais est indubitablement moins protecteur pour l'assuré que le droit français. Il est donc recommandé de souscrire une police française dans laquelle une clause stipule que c'est devant une juridiction française que se réglera un éventuel litige. Face à la grande flexibilité du droit anglais, il convient de s'intéresser de près aux conditions particulières, le slip, dans lesquelles ce sont parfois les clauses du marché de Londres qui sont mentionnées.
Et en matière d'indemnisation ?
La réputation de mauvais payeur du marché anglais est en partie usurpée. Encore une fois, elle trouve son origine dans le droit anglais qui permet à l'assureur de faire valoir un grand nombre d'arguments avant d'indemniser un sinistre.