Le dirigeant d'Acheel détaille le modèle du néo-assureur, les clés de sa rentabilité et ses objectifs pour l'exercice en cours.
Acheel communique sur sa rentabilité un an et demi après son entrée sur le marché, quels en sont les ressorts ?
Acheel est présent sur toute la chaîne de valeur de l’assurance. Notre savoir-faire, à Francky comme à moi, acquis dans nos précédentes entreprises en matière d’acquisitions et de transformation de prospects, est un élément clé de notre rentabilité dix-huit mois après notre lancement. Pour être actif en direct, via Acheel.com mais aussi en B2B et en B2B2C, Acheel ne compte que 65 collaborateurs. C’est une sacrée performance puisque être présent sur toute la chaîne signifie que les collaborateurs souscrivent mais aussi gèrent les volets administratif, vie du contrat et indemnisation. Nous capitalisons sur le digital et l’agilité de notre modèle. Et les résultats sont là puisque sur le seul canal direct, notre production moyenne est de 700 contrats par jour avec des pics à plus de mille contrats.
Quel est votre modèle économique ?
Acheel n’est pas arrivé sur le marché en claironnant que nous allions révolutionner l’assurance et détrôner les leaders. De fait aujourd’hui, nous sommes partie prenante de l’écosystème, nous travaillons avec les réassureurs, les assureurs, les grossistes, les gestionnaires et les courtiers de proximité… Être à l’écoute du marché et de ses opérateurs, et chercher à apporter des solutions quand notre proposition de valeur le permet, est un autre élément de la réussite d’Acheel. Notre modèle consiste à faire valoir nos atouts de réactivité et d’agilité, tantôt pour concevoir les produits et porter les risques, tantôt pour digitaliser et créer les API qui vont bien pour accélérer le développement de nos partenaires. Davantage que les volumes, Acheel a la maîtrise technique.
Êtes-vous systématiquement assureur ?
Justement non. Bien qu’agréée pour les branches 1, 2, 8, 9 et 13, et alors que le régulateur instruit actuellement notre demande d’un nouvel agrément – c’est-à-dire la quasi-totalité des risques à l’exception du risque décès – Acheel adopte tour à tour le statut de porteur de la totalité du risque, de coassureur, de fronteur ou de partage du risque avec la réassurance. Nous sommes parfois courtier, notamment quand le risque est demandeur de beaucoup de fonds propres au démarrage. C’est le cas par exemple pour le risque auto que nous distribuons depuis décembre dernier et qui est porté par Allianz France. Nous avons aussi conclu plus d’une vingtaine de partenariats avec des courtiers grossistes et des MGA sur des produits très divers, de la MRI au Cyber, en passant par de l’audioprothèse… Les exemples sont nombreux où Acheel ne se cantonne pas au rôle de simple porteur de risque mais développe un modèle multipartenarial à même d’intervenir sur toute ou partie de la chaîne de valeur de l’assurance.
Quel est votre bilan de l’exercice passé et vos ambitions pour 2023 ?
Nous avons bouclé la première année pleine d’Acheel avec 200 000 contrats en portefeuille et un chiffre d’affaires de 79 M€. C’est une croissance de 500 % d’une année sur l’autre mais surtout nous sommes rentables depuis décembre 2022. C’est d’autant plus satisfaisant que notre métier d’assureur, qui fonctionne avec une certaine visibilité du fait de la récurrence des primes, nous permet d’être ambitieux et sereins pour l’avenir.
L’an dernier, nous avons également lancé beaucoup de produits, notamment l’assurance auto pour les risques simples et aggravés que nous distribuons en direct depuis décembre. Nous voulons continuer sur ce rythme avec la volonté de doubler nos ventes de contrats et notre chiffre d’affaires cette année. Le tout en restant bénéficiaire !