L’AssurTech, qui devrait doubler son chiffre d’affaires 2022 après avoir levé pas moins de 100 M€ en début d’année, entend asseoir sa position de précurseur de l’assurance paramétrique, tout en lorgnant sur les marchés américain et asiatique pour accélérer son développement.
Boris Rohde est un homme pressé. Responsable souscription France de Descartes Underwriting, le trentenaire, qui chapeaute une équipe parisienne composée d’une vingtaine de modélisateurs, de data scientists et mathématiciens, distille ses conseils à ses collaborateurs. Un dernier regard lancé à son écran d’ordinateur et le transfuge d’Axa Climate rejoint la salle de réunion : « Nous traversons actuellement la saison cyclonique, aussi bien sur la côte Pacifique que sur la côte Atlantique. Il s’agit de périodes où nous sommes fortement sollicités », explique Boris Rohde. « Nous utilisons un million de fois plus de données qu’un assureur traditionnel, elles proviennent de capteurs sur sites, d’objets connectés, d’images satellites et d’agences officielles. Notre enjeu est d’en garantir la fiabilité », poursuit-il. Pour réussir cette certification des données qu’elle utilise, l’AssurTech multiplie les partenariats (agences spatiales européenne, américaine et japonaise, National Hurricane Center, pour les ouragans et les tempêtes aux États-Unis, partenariat de recherche avec Météo France ou encore avec l’ICEYE, dont l’objet est de détecter en temps réel les inondations), et recourt aux stations météorologiques et autres capteurs pour accompagner ses clients : agriculteurs, industriels, hôteliers ou encore concessionnaires auto. « Grâce à la quantité de données récoltées, nous disposons d’une granularité fine sur la sinistralité », affirme Boris Rohde. Une mine d’or dont se sert l’AssurTech pour proposer des couvertures sur-mesure face aux périls climatiques.