Fragilisé par le changement climatique, le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles, instauré en 1982, peut encore puiser dans ses réserves accumulées, mais sa pérennité à long terme nécessitera une nouvelle réforme.
Le régime Cat Nat, prochaine victime du dérèglement climatique ? C’est ce que laissent entendre bon nombre d’observateurs, qui appellent de leurs vœux une (énième) réforme du régime d’indemnisation. Mis en place en 1982, le régime réassuré par la Caisse centrale de réassurance (CCR) est actuellement financé par la surprime de 12 %, prélevée sur les contrats multirisque habitation, multirisque entreprises et sur les garanties pertes d'exploitation (PE) consécutives à un dommage et de 6 % sur les primes incendie et vol en auto, ou à défaut 0,5% sur les cotisations afférentes aux dommages auto. Longtemps bénéficiaire comptablement, au point de constituer une provision d’égalisation à hauteur de 2,9 Md€ fin 2021, le régime subit en particulier depuis 2015 les effets du changement climatique, qui affecte son équilibre.
Selon les chiffres d’Ubyrisk consultants, cabinet d’études spécialisé dans les risques naturels, le régime Cat Nat récolte environ 1,7 Md€ par an ces dernières années, hors surprime des contrats automobiles. Un montant conséquent, qui se révèle cependant insuffisant face au coût des sinistres Cat Nat ces dernières années. Ainsi, les Cat Nat ont notamment occasionné 3,4 Md€ de sinistres en 2017, 2,5 Md€ en 2018, 1,55 Md€ en 2019, 1,7 Md€ en 2020, contre une « bonne année 2021», bouclée avec seulement 680 M€ de sinistres Cat Nat. En cas de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, le régime Cat Nat indemnise les sinistres dans les limites des plafonds de...