Le groupe mutualiste Covéa mène une expérimentation à grande échelle avec le Centre d’études sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) sur un dispositif innovant d’adaptation des habitations au phénomène de retrait-gonflement des argiles. Une initiative pionnière dans l’écosystème assurantiel qui, en septembre dernier, s’est engagé dans un vaste projet de protection du bati face au phénomène : Initiative sécheresse.
En France métropolitaine, plus de 10,4 millions de maisons individuelles sont exposées aux phénomènes de retrait-gonflement des argiles (RGA). Selon le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), 48 % du territoire hexagonal se trouve en zone d’exposition dite « forte » ou « moyenne ». Ainsi, trois-quarts des communes ont plus de 50 % des maisons exposées selon les derniers chiffres de la Mission risques naturels (MRN).
Une sinistralité toujours plus lourde
Le phénomène de RGA fait partie de la catégorie des mouvements de terrain naturels lents, comme les affaissements, les tassements ou certains glissements. à l’origine, des sollicitations hydriques provoquent d’importantes variations des volumes des sols argileux. « La déformation progressive du sol ou du sous-sol provoquent des désordres dans les bâtiments, notamment des fissurations des éléments porteurs et du sol aboutissant à rendre l’habitation impropre à son usage ou même à causer un effondrement de la construction », explique Lamine Ighil Ameur, docteur ingénieur, chercheur en mécanique des sols au Cerema.
Depuis 2015, les sécheresses fréquentes et intenses, exacerbées par le changement climatique, ont accéléré la dégradation des bâtiments construits sur des sols argileux. Les épisodes de sécheresse extrême, reconnus comme catastrophes naturelles depuis 1989, ont quadruplé en huit ans, selon la Caisse centrale de réassurance (CCR). Chaque année, 26 000 sinistres sont déclarés, touchant 135 000 communes au cours des trente dernières années. Entre...