Entrée en vigueur le 1er septembre dernier malgré l’opposition des Français, la réforme des retraites aura des effets sur les régimes de frais de santé et prévoyance des entreprises.
La réforme de 2023 a fait évoluer l’âge de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans selon des paliers de trois mois par an pour les générations nées à partir du 1er septembre 1961. Pour rappel, la réforme Fillon de 2010 avait reporté l’âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans et avait imposé aux assureurs prévoyance de verser des indemnités pendant deux années supplémentaires aux personnes en incapacité permanente. Selon le cabinet de conseil Sea Bird, cette mesure avait contraint les assureurs prévoyance à augmenter progressivement les provisions des régimes d’environ 15 % sur une durée de cinq ans et à indexer les cotisations de 5 à 10 %. A contrario, la réforme de 2023 prévoit le maintien du départ à taux plein à 62 ans pour les assurés actuellement en incapacité permanente ou ceux qui le deviendront. Néanmoins, la réforme aura un coût, certes progressif mais non négligeable, en santé et en prévoyance collectives, puisque plus l’on avance en âge, plus l’on consomme de soins et de biens médicaux, plus la fréquence et la durée des arrêts de travail augmentent et plus les risques décès et invalidité s’accroissent. Comme le souligne Stéphane Camon, leader de l’écosystème Ma santé chez Allianz France, « la réforme devrait mathématiquement se traduire par une hausse de l’âge moyen des salariés et un accroissement de la consommation d’environ 2 % par an pour atteindre 5 % lorsque la réforme sera ...