En ce printemps 2025, l’épargne-vie, doublement portée par le maintien des taux obligataires à des niveaux élevés et les montagnes russes boursières, profite des opportunités du moment pour renforcer sa rentabilité future. Tributaires d’un contexte géopolitique tourmenté, les assureurs vie doivent toutefois composeravec diverses inconnues qui sont autant de défis pour l’avenir de leur modèle.
Si comme le souligne Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne, l’assurance vie a démarré 2025 « sur les charbons ardents avec une forte collecte nette et le passage de la barre symbolique des 2 000 Md€ d’encours », il ne faudrait pas que « les chauds froids » qui soufflent de façon quasi continue sur les Places boursières depuis l’élection de Donald Trump ne finissent par étouffer la flamme de renouveau du marché de l’épargne–vie. Dans ce contexte incertain, les assureurs ont au moins quatre défis à relever pour maintenir leur cap.
Le défi obligataire
Incontestablement, les supports en euros ont de la ressource. S’ils parviennent à recharger leurs lignes obligataires en titres rentables, ces paquebots financiers, avantagés par leur effet d’inertie, ont de fortes chances de regagner durablement en puissance. Depuis plusieurs mois, les marchés ménagent de belles opportunités aux assureurs pour regonfler leurs actifs généraux en « papiers » valorisants pour l’avenir. « Après avoir été pénalisés par des taux courts supérieurs à ceux de moyen et long terme, nous bénéficions du changement de cap monétaire enclenché en juin 2024, avec à la clef un rétablissement d’une hiérarchie des taux plus favorable aux fonds euros, un phénomène encore amplifié début mars par l’annonce du plan de relance allemand », relève François-Régis Bernicot, président du directoire de Suravenir (groupe Crédit mutuel Arkéa).
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