L’année 2023 a été compliquée pour les collectives du fait de dérives qui se sont poursuivies à un rythme élevé, aussi bien en santé qu’en prévoyance. D’où des indexations substantielles pour les renouvellements 2024, pas simples à faire passer aux entreprises clientes déjà en proie à un contexte économique en berne.
En santé collective, le niveau des dérives enregistré sur 2023 est inédit. Chez Apicil, il se chiffre à +8 %. À fin novembre, il s’affichait à +5,1 % sur le portefeuille de WTW où le poste hospitalisation a notamment pris de l’ampleur. Chez Malakoff Humanis, le phénomène est mesuré à +7 %. « Nous n’avions jamais connu une telle dérive sur notre portefeuille en santé collective, note Thomas Colin, directeur marchés produits, activités déléguées, indemnisation et médical. Et 2024 porte nombre d’incertitudes, la loi de financement de la Sécurité sociale pour cette année (LFSS 2024) ne donnant qu’une partie du cadre. Nous ne sommes pas à l’abri de nouveaux transferts de charges en cours d’année. » Les acteurs du collectif ont noté un emballement des dépenses de soins au premier semestre 2023 qui s’est ralenti au second semestre. Selon une étude menée de novembre 2022 à novembre 2023 par l’AssurTech My Sofie auprès de ses 700 000 adhérents et publiée en janvier, les dépenses totales de santé se sont élevées en moyenne et par personne à 1 076,08 € en 2023, qu’elles soient couvertes par un contrat collectif ou individuel. Sur cette somme, 55,6 % des soins consommés concernaient la médecine de ville et 28,9 % relevaient de la pharmacie. Le reste à charge moyen par adhérent a représenté environ 5,6 % du total des dépenses de santé, soit 53,8 €.
Le poids de la réglementation
À la dérive des prestations s’ajoutent d’autres facteurs qui viennent dégrader les résultats techniques des régimes de frais de santé, à...