À défaut d’une tarification en fonction du comportement de chacun, le marché français travaille la santé connectée via la prévention individualisée. Mais le spectre d’une assurance à plusieurs vitesses en fonction du comportement plane toujours. Le recours à la blockchain, censée garantir l’exploitation non abusive de la manne des données de santé, relance les inquiétudes.
Journaliste
Encore et toujours Internet. Après avoir bouleversé le champ organisationnel des assureurs tout en les poussant à collaborer avec les FinTech, il impose de nouveaux modèles d’offres et de commercialisation. Pour se différencier, seules les offres inédites et singulières font foi. Dans la santé, l’une des pistes consiste à exploiter les objets connectés via le Web pour proposer de nouvelles solutions en phase avec la volonté des pouvoirs publics de généraliser la prévention. Rien de plus simple, en ces heures du digital généralisé, que de recourir à la santé connectée. Mais combien d’acteurs en font une réalité ? Récemment, Generali défrayait la chronique en lançant en France la solution Vitality, après avoir posé les bases de la démarche outre-Rhin. Si cette expérimentation dans l’Hexagone fait partie intégrante d’une vaste redéfinition de la politique de prévention du groupe, les innovations se poursuivent ailleurs et se heurtent souvent à des rigidités réglementaires sur l’exploitation des données médicales.
« On assiste à une explosion des offres de santé intégrant des objets connectés ; pour autant, la contrainte de ne pas stocker les données médicales, tout particulièrement hors de France, alors que beaucoup sont hébergées sur du cloud donc potentiellement à l’étranger, limite les pistes d’usages et d’applications. Même si certains services dans le cloud notamment proposés par les Gafa [Google, Apple, Facebook, Amazon, NDLR] permettent de démocratiser des outils pour...