La réassurance doit composer avec la volatilité sur les marchés financiers, l’instabilité géopolitique, et la visibilité réduite qui animent les renouvellements. Pour autant, investisseurs et agences de notation révisent à la hausse leurs perspectives pour la réassurance.
Les perspectives de la réassurance mondiale sont passées de « neutres » à « améliorées » chez Fitch Ratings et de « négatives » à « stables » chez S&P Global Ratings. « La rentabilité du secteur se redresse et nous pensons que la réassurance atteindra son coût du capital en 2023 et 2024, indique Marc-Philippe Juilliard. En effet, la tarification de la réassurance dommages est favorable, la réassurance vie a retrouvé des niveaux de revenus équivalents à ceux d’avant la pandémie et les revenus nets des investissements sont en hausse. Cependant, le secteur fait face à des vents défavorables. » Et le directeur assurance de S&P Global Ratings de lister des économies qui tournent au ralenti du fait de la crise et la pression de l’inflation, un niveau de catastrophes naturelles qui demeure élevé, les impacts de la volatilité des marchés financiers, ainsi qu’une augmentation du coût du capital. Autre élément nouveau pour l’activité réassurance, la norme IFRS 17. Entrée en vigueur le 1er janvier 2023, elle intègre dans la comptabilité les modèles actuariels appliqués à différents scénarios, également utilisés dans Solvabilité II. « IFRS 17 impose aux réassureurs de modéliser les engagements détenus et de projeter l’ensemble des flux. De ce fait, la modélisation devient d’autant plus importante. S’agissant de la production des états comptables, la granularité des modèles actuariels est supérieure en normes IFRS 17 à celle requise pour les calculs de solvabilité. Il revient aux réassureurs de modéliser les conséquences du bouleversement climatique, les risques géopolitiques et les risques cyber. La tâche est ardue », pointe Christian Mounis, consultant en réassurance.