Depuis deux ans, l’inflation est bien installée en zone euro. Réassureurs et cédantes tentent de s’adapter.
Comme le souligne Marc-Philippe Juilliard, directeur assurance de S&P Global Ratings, « l’inflation est un risque majeur pour la réassurance car elle entraîne une hausse du coût des sinistres et elle peut avoir un impact négatif sur les provisions pour sinistres. De plus, elle fait grimper les tarifs, notamment sur les branches longues de l’assurance dommages ». Selon l’agence de notation, l’inflation a été de 8,4 % en 2022 et elle devrait être de 5,8 % en 2023 dans la zone euro, contre 2,6 % en 2021. Certains économistes n’anticipent sa baisse qu’à partir du 2e semestre 2024.
L’inflation génère une hausse du coût des sinistres et les provisions constituées les années précédentes peuvent s’avérer insuffisantes et doivent être rechargées. « Plus l’exposition des réassureurs vis-à-vis des risques longs est importante, plus le décalage entre le sinistre et son indemnisation est grand et plus l’augmentation du coût du sinistre est élevée », précise Benjamin Serra. Et l’analyste de Moody’s Investors Service d’ajouter : « En assurance, une partie de la charge des sinistres est liée à la main-d’œuvre dont les coûts croissent avec un certain retard par rapport aux prix à la consommation. Les augmentations sont d’autant plus fortes pour cette raison. »
Transition difficile
Si la hausse des taux d’intérêt a un impact positif sur le rendement des investissements des réassureurs, qui ne sont plus contraints de s’exposer à des actifs risqués pour percevoir une meilleure rémunération, la transition entre...