Au moment où le vote au Parlement du PLFSS 2025 est un réel point de vigilance pour la protection sociale complémentaire des branches professionnelles, le contexte se double de divergences entre les syndicats professionnels de la branche hôtels-cafés-restaurants (HCR) à propos de la gestion et de l’assurance des régimes frais de santé et prévoyance collectives. Le tout sur fond de reprise post-Covid difficile pour le secteur et de hausse des défaillances d’entreprises.
La situation des régimes frais de santé et prévoyance de la branche HCR (hôtels-cafés-restaurants) n’est plus un long fleuve tranquille. Depuis le 1er juillet 2022, une guerre à fleuret moucheté oppose les deux assureurs historiques de la branche – Klésia et Malakoff Humanis – au courtier-gestionnaire de longue date Colonna Group. L’origine de cette bataille qui implique de facto les principaux syndicats professionnels de la branche – le Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR) d’une part et le Groupement national des chaînes hôtelières (GNC) associé à l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) d’autre part – se situe au moment du non-renouvellement de la délégation de gestion des contrats santé et prévoyance de la branche HCR, dont Colonna Group est titulaire depuis les années 2000, au profit, pour une part (les frais de santé) des régimes, de Vivinter (groupe Diot-Siaci), et pour l’autre (la prestation prévoyance), réinternalisée par les assureurs. Le courtier Colonna, soutenu par les organisations patronales Umih et GNC, a tenté tous les recours judiciaires pour préserver la délégation de gestion des contrats santé et prévoyance. Ils ont ainsi assigné en référé Klésia et Malakoff Humanis pour leur demander de cesser de commercialiser l’offre référencée par la branche HCR santé et d’arrêter le transfert de la gestion à Vivinter. En vain, puisque le juge des référés a débouté le courtier et les organisations patronales de l’intégralité de leurs demandes. Ensuite, le président de Colonna Group, Xavier Colonna, aurait déposé en novembre 2023 une nouvelle plainte devant le tribunal judiciaire de Paris.