L’inflation et la hausse des taux ont émergé en 2022. Deux risques majeurs pour les assureurs qui ont pourtant bien résisté l’an dernier.
En dépit d’un exercice 2022 exceptionnel sur le plan des climatiques comme sur ceux de l’envolée des prix et des taux obligataires, l’assurance française s’est montrée résiliente l’an dernier. Certes, la valeur des actifs a fondu comme neige au soleil à mesure que les taux d’intérêt grimpaient et que la valeur des obligations en portefeuille se contractait : -13 % à 2 748 Md€ fin 2022 selon « Les chiffres du marché français » de l’ACPR. Mais au total, l’assurance française a bouclé l’exercice 2022 avec un capital de solvabilité requis (CSR) confortable de 247 %, en baisse de 6 points seulement par rapport à 2021.
Avec la transformation rapide de leur environnement de marché, les principaux faiseurs de l’assurance en France sont parvenus en non-vie à contrer l’inflation, et le renchérissement du coût des sinistres qui l’accompagne, en usant subtilement de deux leviers à leur disposition : leur propre stratégie tarifaire et leurs coûts de gestion. Face à une année catastrophique sur le plan des événements naturels majeurs, les assureurs ont aussi bénéficié de leurs achats de réassurance… 2021. Un fusil à un seul coup, car les réassureurs ont corrigé le tir de leur souscription pour 2023 en se désengageant des lignes non-vie en général et des événements naturels en particulier. Au total et en dépit de l’envolée de la charge sinistre, l’assurance non-vie a bouclé 2022 sur un ratio combiné de 99 %.
Du côté de l’assurance vie, la collecte nette s’est fixée à 8,4 Md€ en baisse de 54 % par rapport aux 18,3 Md€ de 2021. Les assureurs vie ont souffert de la concurrence du livret A qui a retrouvé des couleurs à mesure que les taux grimpaient.
