La digitalisation est désormais une réalité pour le secteur maritime, mastodonte qui génère chaque jour une mine de données à exploiter. Reste, pour l’assurance, le défi de se placer en acteur et non en consommateur de données.
Depuis plusieurs années, l’IUMI, l’organisation internationale des assureurs maritimes, pousse ses membres à s’engager dans la digitalisation maritime pour accéder aux données. « Les assureurs doivent comprendre que la digitalisation du secteur maritime s’inscrit dans la durée et reconnaître cette évolution comme une occasion d’améliorer la souscription et l’élaboration des produits et services, déclarait ainsi Patrizia Kern-Ferretti, présidente du forum big data et digitalisation de l’IUMI, en 2021, à Séoul, lors du congrès annuel de l’association. Pour conduire les changements fondamentaux à venir, nous devons envisager l’écosystème de la chaîne d’approvisionnement dans sa globalité, tirer parti des nouvelles données et nous associer activement à la mise au point de nouvelles solutions. » L’accent était alors mis sur la fiabilisation des chaînes d’approvisionnement, notamment via la blockchain alors en phase de déploiement à grande échelle. Plusieurs initiatives restent en développement mais la plus importante en la matière, TradeLens, portée par l’armateur Maersk et le groupe IBM (avec plusieurs dizaines de partenaires) et lancée en grande pompe en 2018, a échoué un an après la prise de parole de Patrizia Kern-Ferretti à l’IUMI, faute d’atteindre « sa viabilité commerciale », ont indiqué les entreprises créatrices de cette blockchain. Son objectif était de créer des versions numériques de documents de transport pour accélérer les transactions et fiabiliser les échanges de données en les automatisant et en les sécurisant.