Dernière née de l’assurance, la branche cyber gagne du terrain auprès des grandes entreprises. Si le risque est dans toutes les têtes, nombre d’entreprises, surtout parmi les PME et TPE, n’ont pas encore le réflexe du transfert à un marché lui-même très sourcilleux.
Marc-Henri Boydron, fondateur du courtier spécialisé Cyber Cover, est formel : « Mus par le contexte géopolitique, les risques cyber continuent de progresser. Une véritable industrie s’est mise en place et les cybercriminels sont de mieux en mieux organisés, avec un strict découpage des tâches entre hackers. Certains se spécialisent dans l'identification des vulnérabilités des entreprises. Avec ces informations, d'autres cybercriminels commandent des logiciels sur le dark web pour procéder aux attaques. » Si les grandes entreprises ont été sensibilisées à la problématique et se sont prémunies contre ces aléas, il n’en est pas de même du reste du tissu économique. Selon le rapport de la Direction générale du Trésor publié en septembre dernier, 84 % des grandes entreprises avaient contracté une assurance contre les risques cyber et seulement 9 % des ETI en 2021. Quant aux PME, leur taux d'équipement était inférieur à 0,3 %. « Grâce à davantage de sensibilisation au risque, la volonté de s’assurer des ETI et des PME est présente mais la plupart ne remplissent pas les pré-requis techniques exigés par les assureurs pour souscrire une police cyber ; elles se voient refuser l’accès à l’assurance. Par conséquent, si elles subissent une cyber-attaque, elles frôlent la catastrophe voire sont contraintes de baisser le rideau », énonce Amanda Maréchal, souscriptrice RC professionnelle et cyber de QBE. Les événements cyber se ...